Difficile de ne pas enfiler sa tenue de jardinier en ce dimanche (1) tant le temps se prêtait à » nettoyer les fleurs « .
Mais l’air de nos villages embaumait aussi la poésie depuis la veille et il paraissait difficile de résister à l’envie de pousser la porte du Musée Mallarmé sachant que Jean-Michel Maulpoix était venu y conter le poète.
Mais l’air de nos villages embaumait aussi la poésie depuis la veille et il paraissait difficile de résister à l’envie de pousser la porte du Musée Mallarmé sachant que Jean-Michel Maulpoix était venu y conter le poète.
Beaucoup avaient fait le chemin jusqu’à Valvins pour évoquer, le temps d’une causerie au coin du feu (sans le feu), celui qui figure l’ « incarnation du poète« .
L’endroit demeure empreint d’un tel magnétisme que nul autre lieu ne semble autoriser une telle promiscuité avec Stéphane Mallarmé. Cette maison est presque un passage obligé pour qui veut atteindre le poète et en franchir le seuil donne un nouvel éclairage aux propos du poète. Sur ce point, peu détromperont Jean-Michel Maulpoix qui considère qu’il y règne une « proximité affective avec celui qui incarne la littérature » et c’est précisément de littérature dont il fut question à travers les échanges qui eurent lieu.
L’endroit demeure empreint d’un tel magnétisme que nul autre lieu ne semble autoriser une telle promiscuité avec Stéphane Mallarmé. Cette maison est presque un passage obligé pour qui veut atteindre le poète et en franchir le seuil donne un nouvel éclairage aux propos du poète. Sur ce point, peu détromperont Jean-Michel Maulpoix qui considère qu’il y règne une « proximité affective avec celui qui incarne la littérature » et c’est précisément de littérature dont il fut question à travers les échanges qui eurent lieu.
Qui était Stéphane Mallarmé?
« Mallarmé, c’est celui qui ne part pas« . Mis à part quelques pérégrinations en Angleterre, l’horizon géographique de Mallarmé est circonscrit à la métropole et plus précisément encore aux alentours de Valvins.
« Mallarmé, c’est celui qui ne part pas« . Mis à part quelques pérégrinations en Angleterre, l’horizon géographique de Mallarmé est circonscrit à la métropole et plus précisément encore aux alentours de Valvins.
Aussi, « l’aile présente en poésie est devenue, chez Mallarmé, un éventail. Oublier le flambeau, cela devient l’exaltation du lustre … La proximité avec Mallarmé passe par cette réduction. En même temps qu’il y a du déceptif chez Mallarmé, il y a un soin extraordinaire de l’autre et du monde comme pour compenser l’absence d’envol de la poésie. »
Avec Mallarmé, « l‘horizon de l’écrivain est devenu la page » et Jean-Michel Maulpoix se dit tout aussi « frappé par cette partie de cache-cache qu’il engage avec le lecteur » que fasciné par cette « sublimation des choses » à laquelle se livre le poète.
Dans le même temps, il se plaît à décrire Mallarmé comme un poète particulièrement attentif à la réalité de son temps. Faisant référence aux écrits du poète sur l’exposition universelle comme à ses chroniques de mode sous un pseudonyme féminin, Jean-Michel Maulpoix évoque Mallarmé en ces termes: « ce n’est pas un homme dans sa tour d’ivoire mais un homme extraordinairement en phase avec cette fin du XIXème siècle« .
Disserter sur Mallarmé devait amener l’écrivain et son auditoire à s’interroger, entre autres choses, sur la poésie et Jean-Michel Maulpoix à nous faire partager sa position sur l’avenir de la poésie contemporraine.
« On est dans un monde des hyper. Des hypersellers vendus dans des hypermarchés à des hypervitesses. La poésie, c’est le monde du petit« .
« On est dans un monde des hyper. Des hypersellers vendus dans des hypermarchés à des hypervitesses. La poésie, c’est le monde du petit« .
Notant que la poésie, c’est « cet art particulier fondé sur le langage« , Jean-Michel Maulpoix trouvait ici l’occasion de rappeler qu’ « un poème, surtout dans le sens mallarméen, c’est une découpe de langage« .
Le sujet amenant naturellement la discussion sur la place de la poésie dans le langage, Jean-Michel Maulpoix s’est prêté à cette distinction:
- « les mots permettent de désigner les choses et de les rapporter à la réalité dans laquelle vous vivez. Dans ‘passe-moi le sel’, il y a transmission d’une réalité. Le mot assure la relation au monde. En même temps, lorsque les mots nous décrivent ‘un couteau sans lâme auquel il manque le manche’, ils nous démontrent leur capacité à inventer des choses.
- La poésie apparaît entre les deux côtés: le réel et l’infini. La poésie, c’est l’aptitude du langage à nous mettre en relation avec ce qui n’est pas. Tant qu’il y aura des hommes, il y aura source de poésie« .
C’est sur ce message d’espoir que Jean-Michel Maulpoix devait conclure son intervention et c’est dans le jardin, comme il aurait sans doute plu à Mallarmé, que les échanges se poursuivirent pour partager une collation et repartir avec une dédicace, histoire d’immortaliser un peu cette belle journée.
A l’heure où nous publions cet article, certaines personnes rencontrées lors du tournoi de slam poésie qui se déroulait ce 18 mars au Musée, ont exprimées leur déception de n’avoir pu rencontrer Jean-Michel Maulpoix. Qu’elles se rassurent, elles peuvent également retrouver l’auteur et son actualité sur son site: http://www.maulpoix.net en espérant peut-être que ce dernier revienne un jour nous conter Mallarmé sur Valvins.
(1) cette rencontre s’est tenue le 11 mars 2007